jeudi 25 septembre 2008

Cas de conscience



Quand sonne midi le mercredi je fuis comme les grumeaux le bahut. Sauf que ce midi là y'avait baston. De la méga baston qui te fait frissonner sous ton gilet en grosse maille écossaise ou sous ton collant noir en dentelle, fashionista que je suis.

Le problème c'est que la baston était en dehors du bahut cette fois ci.
Du coup t'es censé faire quoi en tant que prof / civil? Jte le demande.

J'avais entendu des bruits de couloir au sujet d'une future bastonnade, mais je ne pensais pas qu'en sortant du bahut j'allais me trouver face à une meute de gamins en train de se tataner la tronche sur la route. N'étant pas véhiculée j'étais la seule prof à proximité du drame. J'ai hésité quand même, puis j'ai rejoins le coeur de l'action. Là j'ai repéré les 4 affreux qui s'envoyaient des baffes à 200 à l'heure puis je me suis dit qu'avec mon mètre 60 j'allais pas aller bien loin. Soit je me fais démonter en les séparant soit je me fais démonter quand même.

Après moultes hésitations j'ai fait le 17. Les grumeaux avaient envahi toute la chaussée bloquant le passage de 2, 3 puis une bonne dizaine de voitures, fallait bien réagir.

Par contre je n'ai pas attendu ni vérifié l'intervention policière comme je devais tracer. Oui c'est pas super comme attitude je sais.

Du coup i've got one question: jusqu'où va le boulot de prof? Arrêter son job au grille de son établissement serait absurde. Mais parfois t'as envie de fermer les yeux et de tracer ta route car t'as assez donné pour la journée (ici matinée), sous peine de retrouver le lendemain le grumeau avec la gueule défoncée.

Dans ce cas précis je ne pouvais pas rien faire comme je ne pouvais pas, physiquement parlant, les séparer. Et même si j'avais réussi à le faire ils se seraient fait la malle ailleurs pour mieux se casser la gueule à l'abris des regards des passants.

Voilà mon cas de conscience pas très glorieux que j'ai ressassé, à l'abris, dans mon rer crasseux...

9 commentaires:

Unknown a dit…

En tout cas tu as très bien fait d'appeler la police !
Que pouvais-tu faire de mieux après tout dans cette situation précise ?

Zeugma a dit…

Boarf, n'aie pas honte ! T'as fait ce que tu pouvais mamzelle, et puis c'est pas comme si tu t'étais pas arrêtée devant un gars dans la rue en train de crever de froid, ou de crever tout court, quoi ! (J'ai vu des gens ne rien faire devant une femme qui a fait un malaise sur un trottoir ; mais... j'étais là ! héhé !)

Zeugma a dit…

Au fait, bien joué pour le sondage ! J'y pensais ! Mais j'en ai un bon, aussi, croisé 2 FOIS : BrAyan ! Ouaip !

Anonyme a dit…

C'est ce qu'il fallait faire!
On peut et même doit intervenir à l'extérieur, ils sont mêmes censés devoir nous remettre leur canet de liaison en dehors du collège, d'après ce que disait mon principal à l'époque où je travaillais (il y a 4 ans). Et si on ne peut pas intervenir physiquement, il n'y a plus qu'à appeler les secours.
Bon courage.

Anonyme a dit…

Vu l'urgence de la situation je ne sais pas si j'aurais fait mieux que toi ! Tu as appelé les secours donc tu as réagi et ensuite tu n'allais pas rester là pour admirer la fin de l'histoire sans rien faire...

Je pense que nous sommes responsables sur les abords de l'établissement ! (dans mon lycée, les CPE envoient des surveillants sur le trottoir en face du lycée pour encadrer les fumeurs). Une fois, dans mon ancien collège, la cité voisine faisait des expéditions punitives aux heures de sorties et on nous avait demander de ne pas partir immédiatement mais d'aider à l'encadrement des élèves au portail pendant 20 minutes...

Aprés avoir relu ton post, je pense qu'on pourrait te "reprocher" de ne pas avoir prévenu en premier CPE et Principal mais on est humain, on fait ce qu'on peut !!! Si on t'embête, rappelle à tes detracteurs que d'autres auraient baissé la tête et auraient tracé sans avertir personne :s

Allez, courage !!!

Anonyme a dit…

Ouais en principe on appelle déjà les chefs qui eux vont appeler la police. En principe on respecte la voie hiérarchique. On me l'a assez répété l'an dernier où j'ai déclenché des gros pataquès à cause de la CPE qui foutait rien. Mais ça servait à quoi de respecter la voie hiérarchique vu qu'elle foutait rien, n'aurait pas levé le petit doigt ?
Bref, des fois, comme dans ton cas ça sert à rien de respecter ça, vaut mieux agir direct que de perdre du temps. Tu as bien réagi.
Disons qu'en principe aussi dehors c'est sensé être dehors, mais les abords immédiats d'un bahut dépendent encore du bahut dans la pratique.

erwan

Mistinguette a dit…

Moi, je trouve que tu as été parfaite : tu as évalué la situation et tu as agi en conséquence. Que demander de plus. Tu n'as pas réagis particulièrement en prof, mais en citoyenne responsable. Rien à redire. Au contraire.

Anonyme a dit…

juridiquement dès qu'on est plus dans le bahut, on est dehors et les compétences changent; autant tu es responsable de tes élèves dans ta classe.. et déjà pas dans la couloir, là c'est la vie scolaire; autant dehors c'est juste en tant que citoyenne lambda que tu agis dans une situation donnée; devant le bahut le principal n'est pas responsable de ce qui s'y passe.. et y'en a qui regarde les bastons de leur bureau sans même appeler les flics..
biz Mary

Futile a dit…

Fressine: Justement je ne savais pas quoi faire de plus mais bon je questionne le lectorat!

Zeugma: C'est vrai mais ça reste qqch particulier à gérer.

Zeugma: han mon dieu!!!

Anonyme: merci du soutien et de ta réponse!

Jérôme: c'est vrai que j'aurais pu appeler le bahut, j'y penserais si ça se reproduit. Merci...

Erwan: merci pour tes précisions, après c'est vrai que ça reste un choix à faire face à la situation.

Mistinguette: En même temps je me voyais pas tracer ma route en fermant les yeux. Merci.

Mary: Merci pour tes précisions, je prends note! Biz