Le Homard, 1995, court métrage d'Artus de Penguern.
"La vie n'est qu'une interminable répétition
d'une représentation qui n'aura jamais lieu."
Hipolito
samedi 18 mai 2013
dimanche 3 février 2013
La transhumance pédagogique alias la sortie scolaire !
Etre prof parfois ça a du bon.
T'es payé pour emmener les grumeaux loin de leurs parents et du bahut.
2 ou 3 fois dans l'année, on se prend au jeu du gardien de moutons et on va dans la grande ville la plus proche. Souvent le grumeau n'y a jamais mis les pieds, faute d'avoir des parents craintifs ou qui n'ont pas le temps pour ces conneries d'expos.
Parfois durant la sortie on est amené à prendre les transports. Et là, on vous pourrit, oui vous les travailleurs qui prenez les transports aux heures de pointe.
Toi qui prends ton métro ou ton bus à 9h, qui feuillette ton journal gratuit en buvant des gorgées de ta coffee cup, oui toi le néo bobo que je ne vois jamais le matin à 7h car tu pionces encore quand je pars de chez moi, donc toi, je te pourris malgré moi avec ma bande grumale.
Je devine de la joie et de l'envie qui déborde de tes yeux quand tu vois débouler, dans ta tranquille rame, une cinquantaine de moutons le museau truffé de chtars et de miettes de chips.
Et de temps en temps, j'intercepte ton regard désabusé ou compatissant, un regard qui appelle une phrase du type:
"Quel dur métier vous faites ! Héros de la république, courageux profs, bravo !".
Souvent je leur réponds:
" Oh bah ça va on a le droit à 1 % de perte ! "
Parfois ce sont aussi les mêmes qui nous traitent de feignasse, va comprendre Charles.
Je le concède on est un peu pour vous ce qu'est pour moi la mamie qui fait ses courses au supermarché à 18h. Peut-être fait-elle ça pour se mêler à la vie active ? pour combler sa solitude de retraitée de grande ville ?
Tu te dis qu'on a tout le temps de faire la sortie à un autre moment, et non raté, ça tombe pile au moment où tu es là. Tiens ça me rappelle ceux qui en ont après les suicidés de la sncf, mais qu'ils aillent se foutre en l'air à un horaire normal bordel ! pas aux heures de pointe !!!!
Bah oui mais si il fait ça à 15h, personne ne se souviendra de lui, une pensée -même négative- pour ce pauvre type reste tout de même une pensée.
Revenons-en à nos moutons.
Durant ma transhumance pédagogique, je me rends souvent dans des musées et je vais lever un grand mystère: alors non, rien n'est imposé, c'est nous qu'on choisit, c'est même du volontariat pédagogique quand tu vois que certains collègues n'ont jamais foutu un pied en dehors de leur salle. Et aussi, non, je ne choisis pas le lieu en fonction du programme. Non. Ô mon dieu appelez l'inspection ! vite ! t'inquiète pas parent syndiqué c'est prévu.
Je choisis d'abord en fonction de mes goûts - jvais pas m'imposer un truc que je déteste alors que le projet de transhumance est une sorte de volontariat pédagogique...- et aussi jte l'accorde en fonction de l'expo que j'ai pas pu voir tellement y'avait trop de monde, (bon ça c'est le must pour moi, là où je profite du relatif luxe d'être prof et d'avoir un musée rien que pour soi/ enfin nous...hum, car fermé au public et ouvert juste aux scolaires, ahhh pavaner pendant 1h devant une toile d'Hopper avec juste un groupe de grumeaux qui dessinent avec moi ), et ensuite, seulement ensuite j'adapte aux programmes.
C'est ça qui est génial dans une matière comme la mienne, comme tout le monde se fout de mes programmes, je suis libre des choix de mes transhumances pédagogiques.
Bon du coup, j'ai décidé, prochaine étape le parc d'attraction !!! Youpiiii tous chez Astérix ou Mickey !
T'en connais beaucoup des parents qui demanderont que je justifie une sortie à Disneyland ??!!
On est d'accord.
T'es payé pour emmener les grumeaux loin de leurs parents et du bahut.
2 ou 3 fois dans l'année, on se prend au jeu du gardien de moutons et on va dans la grande ville la plus proche. Souvent le grumeau n'y a jamais mis les pieds, faute d'avoir des parents craintifs ou qui n'ont pas le temps pour ces conneries d'expos.
Parfois durant la sortie on est amené à prendre les transports. Et là, on vous pourrit, oui vous les travailleurs qui prenez les transports aux heures de pointe.
Toi qui prends ton métro ou ton bus à 9h, qui feuillette ton journal gratuit en buvant des gorgées de ta coffee cup, oui toi le néo bobo que je ne vois jamais le matin à 7h car tu pionces encore quand je pars de chez moi, donc toi, je te pourris malgré moi avec ma bande grumale.
Je devine de la joie et de l'envie qui déborde de tes yeux quand tu vois débouler, dans ta tranquille rame, une cinquantaine de moutons le museau truffé de chtars et de miettes de chips.
Et de temps en temps, j'intercepte ton regard désabusé ou compatissant, un regard qui appelle une phrase du type:
"Quel dur métier vous faites ! Héros de la république, courageux profs, bravo !".
Souvent je leur réponds:
" Oh bah ça va on a le droit à 1 % de perte ! "
Parfois ce sont aussi les mêmes qui nous traitent de feignasse, va comprendre Charles.
Je le concède on est un peu pour vous ce qu'est pour moi la mamie qui fait ses courses au supermarché à 18h. Peut-être fait-elle ça pour se mêler à la vie active ? pour combler sa solitude de retraitée de grande ville ?
Tu te dis qu'on a tout le temps de faire la sortie à un autre moment, et non raté, ça tombe pile au moment où tu es là. Tiens ça me rappelle ceux qui en ont après les suicidés de la sncf, mais qu'ils aillent se foutre en l'air à un horaire normal bordel ! pas aux heures de pointe !!!!
Bah oui mais si il fait ça à 15h, personne ne se souviendra de lui, une pensée -même négative- pour ce pauvre type reste tout de même une pensée.
Revenons-en à nos moutons.
Durant ma transhumance pédagogique, je me rends souvent dans des musées et je vais lever un grand mystère: alors non, rien n'est imposé, c'est nous qu'on choisit, c'est même du volontariat pédagogique quand tu vois que certains collègues n'ont jamais foutu un pied en dehors de leur salle. Et aussi, non, je ne choisis pas le lieu en fonction du programme. Non. Ô mon dieu appelez l'inspection ! vite ! t'inquiète pas parent syndiqué c'est prévu.
Je choisis d'abord en fonction de mes goûts - jvais pas m'imposer un truc que je déteste alors que le projet de transhumance est une sorte de volontariat pédagogique...- et aussi jte l'accorde en fonction de l'expo que j'ai pas pu voir tellement y'avait trop de monde, (bon ça c'est le must pour moi, là où je profite du relatif luxe d'être prof et d'avoir un musée rien que pour soi/ enfin nous...hum, car fermé au public et ouvert juste aux scolaires, ahhh pavaner pendant 1h devant une toile d'Hopper avec juste un groupe de grumeaux qui dessinent avec moi ), et ensuite, seulement ensuite j'adapte aux programmes.
C'est ça qui est génial dans une matière comme la mienne, comme tout le monde se fout de mes programmes, je suis libre des choix de mes transhumances pédagogiques.
Bon du coup, j'ai décidé, prochaine étape le parc d'attraction !!! Youpiiii tous chez Astérix ou Mickey !
T'en connais beaucoup des parents qui demanderont que je justifie une sortie à Disneyland ??!!
On est d'accord.
lundi 28 janvier 2013
Le prof d'arts plastiques ne donne pas des cours d'affiche ou comment justifier l'injustifiable...
Je crois que depuis l'ouverture de ce blog, je n'ai jamais abordé cette épineuse question, à laquelle tout professeur d'arts plastiques est confrontée, un jour ou l'autre dans sa carrière.
Cette question ne concerne pas l'analyse plastique d'une installation, ni même l'explication de la démarche de l'oeuvre d'un artiste contemporain, bref quelque chose d'un tant soit peu glorificateur pour celui qui s'est tapé durant ses études des théories esthétiques d'Alberti & cie, ou des vidéos en amphi à 8h du mat' de tarés, de performeurs body art à la limite du porno.
Non cette question épineuse est celle... de l'AFFICHE !
Redoutée par tous les collègues, dont je fais partie, qui sommes confondus avec des pseudos maroufleurs damidoesques, ce problème est pourtant bien trop souvent présent dans notre quotidien.
A chaque fois qu'un collègue a la bonne idée de faire une affiche sur - au choix rayer la mention inutile - :
- le développement durable (que je vomis depuis)
- le racisme
- les portes ouvertes (que tu prépares pendant 3h en solo ou avec un seul élève volontaire parmi tout le collège pour qu'au final 5 parents se bougent)
- une action humanitaire
- un concours local
- pour la mairie du bled, l'école d'à côté, la soirée parents-profs, ...
A CHAQUE FOIS donc, que cette idée d'affiche flotte dans l'air, tu as un collègue qui te chope le sourire aux lèvres, et te demande de réaliser avec tes élèves une affiche. Même si ça n'a aucun rapport, ni avec tes programmes, ni avec ta progression de cours, on te le demandera, sache le jeune padawan qui prépare le concours du capes.
1ère année de stage, de titulaire, de titulaire + 5, d'agrégée?... :
- Dis futile, j'ai pensé à bosser avec les grumeaux sur une affiche contre la guerre dans le monde, y'aurait moyen que tu le fasses dans ton cours?
- Euh, bah, hmm, ça me semble possible, mais bon tu sais ça n'a rien à voir avec ce que je suis en train de faire...
- ça prendrait pas longtemps, on a besoin de ta connaissance et tu as toujours des idées tellement géniales!
Ah ah. Au début quand tu débutes, tu te sens important, attends on demande "mon avis à moi", ahah je vais leur prouver que je ne suis pas qu'une prof de crayola ! ça c'est au début.
Après tu finis par être désagréable, surtout dans ta tête en fait:
- Parce qu'il faut un capes d'arts plastiques pour concevoir une affiche? donc t'es en train de considérer que je vaux que ça. Putin et dire que je me suis tapée Panofsky, Alberti et Merleau-Ponty POUR FAIRE UNE SALOPERIE D'AFFICHE !
Des fois jme dis que si j'étais agrégée on me le demanderait pas... motivation foireuse certes.
Bah ouais parce qu'attends on s'en fout nous que tu te sois tapée 5 ou 6 ans de cours d'histoire de l'art et de pratique plastique, on a rien demandé hein, on veut juste l'affiche nous, un truc "joli", "coloré", c'est l'histoire d'un cours quoi, allez. T'es trop sympa.
Voilà, désormais quand un collègue prononce le mot "affiche" à proximité de moi, je - au choix rayer la mention inutile - :
- change de pièce,
- prétexte un coup de fil urgent,
- me réfugie aux wc,
- réponds:
"Sympa comme idée, si tu veux je te prête la peinture".
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