jeudi 24 juillet 2008

Je suis venue te dire...






Cher toi, lecteur estival qui va de blog en blog à la recherche de joyeusetés lyriques,




Je suis venue te dire que je m'en vais et que tes larmes n'y pourront rien changer.
Je suis venue te dire qu'il est temps pour moi de me déconnecter complètement.
Je suis venue te dire que l'appel de l'aïoli et du rosé est plus fort que celui du bitume parisien.
Je suis venue te dire que les cigales m'appellent.
Je suis venue te dire qu'il va falloir être très courageux et ravaler tes larmes.
Je suis venue te dire que je t'autorise à me faire des infidélités bloguesques.
Je suis venue te dire qu'il faut parfois partir pour mieux revenir.
Je suis venue te dire qu'il est temps de mettre de la distance entre nous.
Je suis venue te dire que t'as intérêt à être toujours là à mon retour.
Je suis venue te dire que tu vas peut-être me manquer.
Je suis venue te dire que finalement tu ne vas pas du tout me manquer.
Je suis venue te dire que je m'en vais et que j'espère bien te manquer.



A bientôt toi, le plus tard possible quand même...




Emi, nem huilé on the beach et victime en devenir de coups de soleil.



Photo: Nicolas Messner

lundi 21 juillet 2008

Venise Part I


En vacance un prof ça gagne moins de fric - déjà que ça gagne pas assez pour s'acheter une paire de Miu Miu par mois hein...cte scandale! Du coup je peins à foison et tâche mon tapis, oui, afin de vendre par ci par là quelques toiles.

En attendant mon aller et mon retour de la playa tu vas en bouffer de la toile & cie, et je commence tout de suite avec une commande:




En attendant la suite je vais faire le nem huilé sur le champ de mars ou sur la beach de paris plage, vu que c'est l'open day today et que j'ai pas envie de me taper le teint pain au lait à la playa.

vendredi 18 juillet 2008

Etre une SFSA quand on est prof n'est pas de tout repos




Dans le profil, le truc à droite où on s'en tamponne le coquillard, c'est écrit "Marmotte shoppeuse" et j'en ai jamais vraiment parlé ici.

Vu que c'est les Holidays, que les grumeaux sont très loin de moi et que je suis une des seules profs à continuer le blogin' actif, je vais pouvoir y consacrer quelques billets.

Je tiens à te mettre en garde, si tu es un lecteur qui n'a que 2 paires de pompes, une pour le boulot et 1 pour la maison, tu vas pousser des cris donc passe ton chemin.

Déjà tu sais que je suis une addict des échasses, plus elles sont vertigineuses et me bousillent les pieds plus j'aime. Je suis un peu comme elle, mon acolyte de toujours question shoes.

Alors on parle pas mal de Louboutin sur les blogs de morue mais trop rarement de Roger. Tu remarqueras que l'unique boutique parisienne officie au Faubourg St Honoré, comme mon autre pote H. (dont on parlera plus tard).
Mon pote Roger son truc c'est les boucles carrées.

Alors je suis quasi sûre que tu vas me dire c'est moche, c'est mamie, c'est bourgisant à mort mais jmen tamponne le coquillard. Je l'aime d'amour Roger.

Parfois jme ballade au 5ème étage du Printemps, la flemme d'aller au faubourg tu comprends, juste pour me faire frissonner. Bien sûr je ne vais que dans la partie luxe, je laisse au morue populassonne les shoes de l'autre corner à base de Minelli, JB Martin & Cie.

Tu vois pas qu'avec mes goûts de morue, je suis confrontée à plusieurs problèmes.
As-tu déjà vu de la prof juchée sur Roger ou Louboutin ou Miu Miu? trop rarement à mon goût.
En général le sponsor pedestre des profs c'est Geox, confort inégalé soit, mais la mocheté est aussi au rendez-vous.

Ensuite essaie de parler échasses avec des collègues qui n'ont qu'aux pieds que des chinoiseries achetées sur le marché ou des Geox? Essaie et on en reparle. En grande kamikaze que je suis j'ai déjà fait plusieurs approches mais sans grand succès...
Sinon en ce moment je fantasme sur ça:



Un jour elles seront miennes...


Finalement je suis un peu comme une A.A sauf que mon dada c'est la mode, je suis addict du trio Shoes + Fringues + Sacs.


Bonsoir je m'appelle Emi et je suis une SFSA.
wé je crois que je me suis trompée de métier...

jeudi 17 juillet 2008

Comme une marmotte shootée au K2R

Petit interlude Georgettien



La recette georgettienne du jour: Comment bousiller un tapis 100% laine qui illumine votre salon ?

C'est très simple, prenez une marmotte en tablier qui peint une toile de 80 x 100cm, prenez une bonne poignée de pigment noir très intense et de la flotte sale.
Balancez le tout sur votre joli tapis.
Ayé vous avez tout salopé et vous avez beau hurler et faire des moulinets de bras comme Sonia ça ne sert à rien le tapis est foutu.

A toi qui ne sait pas ce qu'est du pigment, c'est ça:




C'est joli ces petits tas colorés. Alors imagine un bon tas noir étalé sur mon tapis. Et le mieux dans l'histoire c'est que si tu fous de l'eau c'est pire! Le pigment c'est ce qui fait la couleur, c'est un concentré si tu préfères, c'est la pire tache que tu peux faire en somme. Et douée comme je suis j'ai choisi le pigment noir pour tout saloper!



Bling bling jackpot, j'ai tout gagné à me remettre à la peinture... pfffffff


J'ai beau asperger le tapis de K2R détachant spécial moquette (non jsuis pas sponsorisée) KEDALLE y'a toujours ce fameux nuage noir sur mon tapis multicolore qui égayait jadis ma pièce principale.

Du coup je suis shootée au K2R et ça c'est très moche à voir.
Jvais appeler le centre antitâche comme dans la pub, et si y'en a un qui me fait une blague en me parlant d'une tâche à la Kévin ça va mal finir...

mercredi 16 juillet 2008

A toi Maria ma collègue geekette




Lors de la fiesta de fin d'année au bahut il s'en est passé des choses.
Oh oui il s'en est passé des choses.

Tout a commencé par une valse de petits fours et de boissons où je me suis ruée sur le champagne et les framboises. Entre deux gorgées de bulles je vois Maria, une collègue de Lettres, qui me sourit, longuement.

Pour te situer le phénomène Maria c'est un peu la gouaille au féminin, c'est THE personnage incontournable du bahut (et je ne sais toujours pas pourquoi j'en avais encore jamais parlé).
Je lui rends donc son sourire puis continue à m'abreuver.
Puis Maria me rebalance un sourire et insiste, ce rictus en dit long, et elle s'adresse à moi:


- Tu sais je suis un peu une geek à mes heures perdues...
- Oui Maria je sais que tu aimes te frotter aux nouvelles technologies. (han elle sait ce que veut dire geek!)
- Et je surfe pas mal... et j'en lis des choses sur le web.
- Ah oui?
- Oh oui j'en lis des CHOSES sur internet...
- hum oui?

Un échange de regards complices a suffit.
Maria m'avait découverte.
Scotchée, j'ai continué la conversation à voix basse.


- et euh tu sais l'adresse?
- euh mouki quelquechose...
- hannnn bordel... et euh t'en penses quoi?
- bon c'est un peu vulgaire...
- rooo bon je balance des bordel à tout va mais c'est tout, à part ça t'en penses quoi?
*petit sourire*
- alors?!
- j'adoore!
*petit sourire*


Si on m'avait demandé "qui pourrait te choper dans tes collègues?" jamais de la vie j'aurai pensé à elle. Je l'avais sous-estimée. Bien sûr pas besoin de croix de boix croix de fer Maria ne me balancera pas et je la crois.

J'ai trouvé que c'était une charmante manière de quitter une collègue. C'est la seule qui me quitte en sachant véritablement quelque chose sur moi. On s'est donc quitté avec un secret et j'adore cette idée.

Je t'avoue que j'ai quand même tenté de la soudoyer en lui demandant de faire la fouine pour moi & le blog, mais elle m'a répondu que question potins elle ne savait rien et que c'était plutôt elle la cible des potins. Certes elle n'a pas tort...d'ailleurs il faudrait que j'écrive un jour un billet sur toute la clic de profs de lettres.


ps: Maria si tu passes par là je salue encore une fois ton côté geek. Tu m'as eu.

mardi 15 juillet 2008

Pourquoi l'iphone manque cruellement à mon quotidien?




Avant tout de chose sache que si je fais ce billet c'est dans le but unique de me la péter à la rentrée avec mon futur iphone qu'Osmany va me refourguer.
Pour obtenir le Graal jdois prouver à Osmany à quel point l'iphone manque à mon quotidien.

Avec des "si" c'est bien connu on refait le monde, avec mes "si" je t'invite dans mon monde à travers l'Iphone.


Come In My Wordl!
Come in My Grumeaux's World!


Jte fais le topo: si j'avais un iphone je pourrai bloguer directement depuis ma salle de cours, du pur caviar pour mon lectorat accro.

Imagine Kévin et Brenda qui se balancent des vannes, hop en un clic jte la balance sur le blog.
Le retour de C'est mon Choix version Collège est à ma portée, il ne me suffit que d'un iphone.

L'iphone serait le témoin de toutes les saloperies qui se passe dans le monde merveilleux de l'Education Nationale. Ce ne serait pas que pour les perles de grumeaux, y'aurait de l'anecdote de profs en direct de la salle des profs, des photos de tables tagguées d'insultes et le must, ce dont tout le monde raffole: des photos des tenues atroces de mes collègues et ça c'est un dossier béton!

Tout ça en un clic, tout ce bonheur je te l'offre si j'ai un iphone!
Parce que soyons sérieux depuis Seconde B et Hartley Coeurs à vifs quel est le programme qui colle à l'actualité sanglante de nos chères têtes blondes? Cherche pas y'en a pas!

Ce serait être au coeur d'un collège, tu pourrai vivre ma vie de prof à la minute près.
Tu toucherai du bout de ton écran le pouvoir professoral.
A toi le cancre qui veut se venger de l'école je t'offrirai le luxe de dompter virtuellement mes grumeaux mous du bulbe.

Bordel si j'avais un iphone j'inventerai tout un concept qui bouleverserait l'Education Nationale et Mr Darcos me descernerait le Prix Nobel.
Après avec tout le fric que j'amasserai je pourrai acheter tout le reste de la famille Apple de mon Iphone, l'orphelin de la pomme, je penserai aussi à son bonheur.

Car oui je n'ai rien qui vient de la pomme chez moi. Hou Hou que tu fais et tu as bien raison.

Pour toutes ces raisons qui rendraient le monde meilleur j'ai cruellement besoin d'un Iphone.


Pour que tout le monde sache ce qui se passe réellement dans un cours d'arts plastiques, balance ton iphone!
Découvrons la vérité, fais péter l'iphone!
Sauve une prof, file lui ton iphone!



ps: rien à voir mais aujourd'hui c'est mon anniversaire et comme par hasard personne va penser à m'offrir un Iphone...

EDIT: voilà une vidéo toute fraîche, si j'avais filmé avec un iphone tu aurais encore + d'étoiles dans les yeux suite au visionnage...

vendredi 11 juillet 2008

Allo maman bobo j'ai cauchemardé sur mon boulot...




Depuis que j'ai visité mon nouveau bahut, je visualise ma future année remplie de grumeaux atroces, de collègues lourds et d'une administration inexistante. Jsuis grave optimiste.

J'ai même un aveu à te faire, y'a 2 jours j'en ai cauchemardé...ouais et j'en suis pas fière.

Jme suis réveillée en sueur comme si je devais passer le bac.
Déjà dans ce mauvais rêve je devais faire cours dehors, soit.
Mais pas dans un cadre extérieur idéal, du genre un parc ou un jardin sinon ce n'est pas drôle.

Non non moi j'étais en train de faire cours sur une autoroute.

Ouais.

Parfois je me demande ce que mes neurones oniriques foutent.

Donc sur l'autoroute mais pas n'importe où, pas sur une aire d'autoroute car là ce serait très drôle, surtout si on était à proximité des sanitaires, chose que tout le monde adore.
Non non en fait ma classe était divisée en 2 à l'entrée d'un tunnel et moi je faisais cours au milieu.

En grande malade que j'étais je m'égosillais à expliquer des consignes comme si de rien était. Une grande folle. Enfin je rectifie, une petite folle.

Je faisais ma 1ère heure de cours dans ce bahut avec une classe de 4ème Tarés, et pour bien commencer l'année j'avais 2h de cours à faire.
La 1ère heure je l'ai passé à hurler pour me faire entendre et à tousser suite à la pollution de l'autoroute. La 2ème heure je n'avais plus que 6 élèves, les autres avaient disparu... Le mieux dans l'histoire c'est qu'à aucun moment je ne m'en suis préoccupée, j'essayais tant bien que mal de faire cours, sérieuse prof que je suis.

Je me suis réveillée un peu plus tard alors que j'étais dans la salle des profs, en train de lire un article dans un journal syndical.


Alors si t'as un peu de sang Freudien dans tes veines je t'écoute, tu peux donner ton interprétation de tout ce joyeux bordel un poil suicidaire.




jeudi 10 juillet 2008

Attendre quelque chose d'un grumeau ça peut rendre con





Durant les derniers cours où tu fais tes adieux aux grumeaux, tu es susceptible de voir ton tableau pris d'assaut. Cette année ce que je ne t'ai pas dit c'est que j'ai bien eu l'air con.

Le drame s'est passé avec mes ex 3ème Gogolles.
Ils s'étaient répartis en 3 groupes: les adeptes de la psp, les grumelles qui gribouillent sur feuille et un dernier groupe de morfales qui s'est rué sur mes tagada.

Je passe entre chaque ethnie gogolle et j'arrive devant les grumelles gribouilleuses. Pas la peine d'essayer de matter leurs oeuvres, c'est du domaine privé. Là je me dis "ohh c'est un ptit souvenir pour moi héhé" et je les laisse à leurs activités.

Ce que je dois préciser c'est que je me suis coltinée 2 ans ces grumelles.
2 années à suivre leurs changements de look; de lolita gothique à jeune stringée de la ficelle, leurs rythmes alimentaires; des tagada au fruikipik, et le plus amusant, leurs épisodes capillaires faits de dreads à coup de colle blanche, de couettes britneyesques et de lissages crâmages abusifs.

Quand tu as été témoin malgré toi de toutes ces péripéties grumellistiques, tu te sens proche de leurs problèmes existentiels, tu te dis que tu as assisté à une évolution vers la connerie, un moment phare de leur jeunesse.

Du coup c'est légitimement que tu t'attends à quelque chose, con que tu es, en témoignage de toutes mes réflexions les poussant vers le haut:"Kelly descends ton string" ,"Priscillia remonte ton débardeur", "Nikki ton make up se fait la malle" ,"Brenda t'as perdu un faux ongle".

La sonnerie de la dernière heure de l'année retentit, toi vivant ce moment solennel tu ouvres la porte et reste plantée à côté au cas où. Là une échappée de fauves te passent limite dessus pour se barrer au plus vite afin de danser la techtonik devant le bahut. Ton regard se tourne alors plein d'espoir vers ces grumelles, avec qui tu as tissé des liens aussi fort que celui qui tient leurs strings. Et elles franchissent le pas de la porte comme ça, en pouffant, et en embarquant avec elles leur chef d'oeuvre.


Puis tu refermes la porte en te sentant très con d'avoir pensé que ce dessin était pour toi.

mercredi 9 juillet 2008

A la découverte de mon nouveau bahut, 3ème et dernière partie.


Ceci est mon dernier article de l'été.




...sur mon nouveau bahut.
Je t'ai mis un coup de stress juste pour chauffer tes fesses.

Quand je me suis promenée dans ces locaux ocres et bleutés j'ai aperçu des travaux d'élèves qui tenaient avec des punaises rouillées. Quoi j'en fais trop? Bon ok les punaises étaient neuves mais les travaux bien déchiquetés pendouillaient un peu.

Mon prédécesseur avait envahit ces murs de travaux de grumeaux, je ne pouvais que saluer cette invasion plasticienne : de beaux collages, de chouettes explosions près des bureaux administratifs, des dégoulinures de gouaches à la cantoche. Tout ça me donnait envie d'enfiler mon tablier et de faire la danse du pinceau vivant dans ma salle, en union avec myself.

Tout ce feu d'artifice de couleurs et cet engouement pris fin subitement quand j'ai rencontré le personnel qui va s'occuper de ma salle à la rentrée...

Déjà un truc à savoir quand t'es prof d'arts plastiques: il faut toujours, TOUJOURS, se mettre dans la poche le personnel qui va nettoyer ta salle. Sinon c'est la guerre et ton année est pourrie. Alors parfois tu dois te taper des Georgette (pardon à toi qui est une Georgette) qui ne comprennent pas que ta salle ne soit pas propre comme celle de ton collègue de Maths. T'as beau mettre des ptits mots pour faire passer la pilule, sourire, offrir des chocolats à Nowel, bah si tu oublies de gratter le dessous des tables où le grumeau a collé du scotch t'es dans la merde.

Revenons à mes nouvelles Georgette car elles sont 2. Passés les premiers sourires pour accueillir la nouvelle, elles sont passées à l'attaque:



-Bon c'est pas que ça nous dérange mais va falloir penser à décrocher tous ces papiers des murs.
-euh quels papiers?
-Vous n'avez pas vu les travaux d'élèves que votre collègue a affiché partout?!
-ah si d'ailleurs ça donne un peu + de vie à ces murs ternes.
-C'est surtout qu'on aimerait que quelqu'un nous débarrasse de tout ça, ça salope nos murs tout ce scotch!
-Certes.
-Pis votre collègue est déjà parti apparemment...



Tu l'as vu venir toi aussi? Qui va gratter du scotch à la rentrée?
(ça aurait pu être pire, si je les avais écouté je serai en ce moment même en train de gratter)

mardi 8 juillet 2008

A la découverte de mon nouveau bahut, 2ème partie.




Quand je me suis décidée, après une longue inspiration pour me donner du courage, à traverser la partie ocre de mon nouveau bahut j'ai atterri dans le bureau de mon nouveau Big Boss. Pour le coup, vu le phénomène, on ne peut retenir que le préfixe de son surnom: Big.
Une espèce de créature enfoncée dans sa chaise avec une choucroute brune en guise de moumoute capillaire. Cette chose a aussi quelques difficultés pour se mouvoir, vu son addiction à rester sur son siège, je l'appellerai donc The Big.

Avant d'entendre le son de sa voix j'ai tout d'abord été accueilli par son clebs. La saucisse sur patte? Un espèce de chihuahua poilu façon roi lion en roux qui s'excitait sur mes échasses nouvellement acquises. L'envie de shooter dans ce tas de poil fut pressante mais j'ai su me contrôler, parfois ça m'arrive.

Après de longues minutes d'attente où tout le monde avait des choses beaucoup plus importantes que moi à demander à The Big, je me suis assise à côté de la saucisse sur patte. J'ai pris mon mal en patience en ayant l'impression d'être une gamine qui attend de se faire engueuler.
Une gamine? j'avais vu juste. Pourquoi? voilà les premiers mots que The Big m'a adressé:



-Vous êtes la nouvelle surveillante?
-Euh non je suis la nouvelle prof d'arts plastiques...
-Ah et vous êtes stagiaire alors?
-Non non ce n'est pas ma 1ère rentrée et je suis titulaire.
-Ok. Bon alors ici c'est un établissement très dur je préfère vous prévenir tout de suite. On a fait beaucoup de conseils de discipline cette année, une vingtaine.
-Ah quand même! Vous avez fait du ménage.
-Voilà je suis un peu comme Léon le nettoyeur vous voyez...En plus vous faîtes très jeune donc ils vont vous tester encore plus. Mais pas de panique dès septembre on vous fera une liste de tous les affreux par classe, pour que vous sachiez à qui vous avez à faire.
-Ok j'aurai ma blacklist alors.
-Allez passez quand même de bonnes vacances, ne pensez pas à la rentrée sinon c'est foutu. Je vous dis rdv à la pré-rentrée.


Maintenant je comprends la raison de ce miracle (=avoir un poste fixe): personne ne voulait de ce bahut.


lundi 7 juillet 2008

A la découverte de mon nouveau bahut, 1ère partie.



Ayé c'est fait je suis allée à la découverte de mon nouvel établissement.
Fallait bien que je comprenne le pourquoi du comment j'ai eu un poste fixe avec si peu de points.

A plusieurs reprises j'ai failli décéder.

On va commencer par les locaux. Un mot résume exactement ce que j'en pense: pourris!
Entre les murs bicolores bleu et rose moches, les escaliers qui font scrouitch scrouitch à cause du revêtement plastifié bordeaux je peux te dire que je suis servie. La partie administrative est bien plus joyeuse, toute d'ocre vêtue, Ô joie!

Puis j'ai découvert ma salle avec sa réserve, j'ai poussé la porte en fermant les yeux, mon coeur battait la chamade. Je m'attendais à pire mais ça va y'a un lavabo et des fenêtres, le principal pour une salle lumineuse et efficace.

Par contre je vais devoir affronter un problème. Les grumeaux vont être assis sur des chaises très hautes, un peu comme celles pour les mini-grumeaux au Flunch. Tu visualises mon futur drame?! Je vais devoir porter des échasses encore plus hautes... Mes pieds vont adorer.
Bon la salle est pas immense mais y'a une vue superbe sur le parking et sa verdure. Car ouais y'en a du feuillage, jme croirai presque perdue dans un parc, c'est le point positif.

Ensuite je suis retournée à l'administration pour remplir mes voeux d'emploi du temps, là où tu peux faire que 2 voeux pour choisir tes 2 demi journées de libre. Là aussi où tu crois naïvement que tu vas avoir une semaine de 4 jours sans de journée gruyère.

Après j'ai voulu aller voir mon nouveau big boss...y'a tellement à raconter que je vais t'éviter le pavé indigeste. Tu liras demain cette rencontre digne de Starwars croisé avec un épisode des Simpsons, si si c'est possible.

vendredi 4 juillet 2008

Emi vs les géniteurs de Kévin




Suite au courrier du géniteur de Kévin, on a convenu d'un entretien pour se cracher mutuellement nos venins respectifs. Entre temps le Big Boss m'a fait comprendre que si j'avais besoin de lui fallait pas le déranger, car c'est une longue histoire entre lui et ces géniteurs là. Pas de problème que je lui ai dis, ça va être formateur (naïve petite stagiaire que j'étais).

Arrivée dans la salle des profs avant l'ultime combat, la rumeur s'était propagée comme la lèpre: la prof d'arts plastiques allait se frotter au parents de Kévin, qui prend les paris?

Là, tous les collègues à qui je ne parle jamais ont décidé de me manifester leur soutien. Certains m'ont refilé des tuyaux concernant la formulation de mes phrases, d'autres m'ont décrit précisement la mère. Au final j'avais l'image d'un bulldog croisé avec une dinde pour la mère, et celle d'un bovin mixé avec un koala pour le père.

A la sortie de la salle des profs, après 3 tapes d'encouragement et 2 cafés trop serrés, je découvris mes adversaires, ils étaient 3, quelle injustice.
Mon 1er combat allait se dérouler dans un couloir administratif, faute de salle libre, dommage pour les oreilles des gestionnaires et du Big Boss.

Bien sûr j'ai foncé dans le tas, j'avais le champ de libre, mes interlocuteurs étaient peu locaces, au début... Ensuite le ton est vite monté, les "tais toi Kévin laisse parler Maman", "Kévin m'a dit que vous aviez le dos tourné quand celà s'est produit[...] de toutes manières vous ne l'aimez pas, vous le punissez toujours [...]" se sont très vite transformés en "Je ne veux plus qu'il aille dans votre cours, je veux qu'il fasse du dessin avec votre collègue [...] en plus vous êtes jeune ça ne fait pas longtemps que vous enseignez vous ne savez pas y faire avec les élèves...".

Là j'ai saisi la perche et j'ai rétorqué que ce serait avec plaisir de ne plus revoir la trogne de son rejeton, présent à ses côtés. Le grumeau a osé répondre qu'il me préfèrait "quand même" à mon collègue et que finalement ce n'était pas si grave ce cri.
Là j'ai crié victoire, le grumeau a finalement avoué tout seul comme un grand.

Au final je n'ai pas eu de mea clupa des géniteurs, juste une poignée de main du bovin mixé avec un koala qui est resté muet comme une carpe pendant tout le débat.

Conclusion: un 1er combat houleux mais avec un happy end pour ma pomme.

jeudi 3 juillet 2008

La Lettre du géniteur de Kévin, 2ème partie




Hier on s'est marré avec la lettre du géniteur de Kévin.


Dans la lettre on a appris que Kévin était victime de la mafia de sa classe et que le géniteur était présent dans mon cours quand le délit, à savoir le cri perçant de 4 élans et de 3 gorilles en rut, s'est produit.


Maintenant passons à la suite de la lettre, ma petite madeleine:




Traduction et commentaire:

"Kévin qui adore votre matière (ah bon? là je suis scotchée!), n'a même plus l'envie de venir à ce cours (comme c'est dommage)tellement il y a des problèmes de discipline (ah bah ça la faute à moi qui pousse des beuglements à tout va). Avec tout le respect que je vous dois, je ne comprends pas comment vous pouvez sanctionner un élève le dos tourné ( normal je suis comme Lucky Luke, je tire toujours le dos tourné) et après vous vous basez sur les dires de ces derniers (je suis une vilaine c'est vrai j'écoute toujours les grumeaux). Je suis allé voir le Big Boss à ce sujet, elle m'a conseillé de prendre contact avec vous (certes le Big Boss ne veut pas se mêler de ça). J'attends une réponse de votre part ou dans le pire des cas, nous prendrons rendez-vous (prenons tout de suite rdv ça vaut mieux). Bien à vous."

Que d'émotions à la lecture de cette prose où tu apprends que je punis le dos tourné et que je ne sais pas tenir les grumeaux avec tout le respect que le géniteur me doit.

Je n'ai pas pris la peine d'écrire un courrier, à quoi bon gâcher du papier et de l'encre. J'ai demandé un rendez-vous avec le géniteur et son grumeau, sinon ce n'est pas drôle.

Pour savoir qui du géniteur ou de moi a le plus ouvert son clapet lors de l'entrevue tu devras attendre demain. Ohé!

mercredi 2 juillet 2008

La Lettre du géniteur de Kévin, 1ère partie





Aujourd'hui on va se poiler avec de la lettre de géniteur qui défend bec et ongle son grumeau.
Déjà avant que tu te marres sache que le grumeau est un Kévin, on avait déjà parlé ici des capacités de ce prénom très prometteur. Déjà le môme part avec un handicap sévère.
Sa classe ne le portait pas dans coeur, tout comme moi. Le pauvre.

Un matin j'entends un beuglement digne de 4 élans croisés avec 2 gorilles en rut.
Je me retourne et je vois les grumeaux tout sourire, pas la peine de chercher personne ne va balancer le coupable. Bon. Je reprends le cours et là je vois Kévin mort de rire. Bon.
Puis le même beuglement retentit une 2ème fois. Bon.

Soit tu passes le reste de l'heure à attendre qu'un affreux se dénonce, soit tu continues le cours en préparant ta vengeance dans l'ombre. J'ai pris la 2ème option, parfois t'as pas envie de te battre tu subis pour mieux les faire morfler.

Durant toute l'heure j'ai observé le grumeau Kévin... et progressivement je notais par ci par là toutes ses conneries sur mon "bloc à connerie de grumeau", THE source intarissable pour mon blog. A la fin de l'heure, je lui fis un ptit signe (limite avec le clin d'oeil) pour obtenir le saint graal, son carnet.

Le lendemain, le chef d'établissement me remet ceci:


Pour les bigleux:

"Madame Emi, Kévin vient de rentrer et m'explique que vous lui avez retiré 2 points. Je regrette mais je ne peux pas garder mon silence (roooo j'en demandais pas tant) car le 1er point retiré à Kévin ce trimestre était pour un cri qu'Alain avait émis (ah bon? vous étiez là?) et voilà qu'on lui retire 2 points non rattrapables à nouveau pour un cri d'un autre enfant (dis donc vous êtes partout vous). L'élève en question et ses amis avaient déjà comploté contre mon fils (bordel c'est la mafia ces grumeaux!)."

Ahlalala j'adore quand un géniteur (d'un grumeau pénible qui gave tout un bahut) ne peut pas garder son silence.

Demain t'auras la suite de la lettre, là où c'est gratiné et où ma pédagogie s'en prend plein la tronche.

mardi 1 juillet 2008

Des excuses inattendues...





La lettre d'excuse (avec la lettre d'insulte) est un grand classique dans le courrier qu'un prof reçoit. Hier je te parlais de la lettre de Maria qui avait été faite sans conviction avec un côté narquois.

Aujourd'hui j'ai envie de te montrer un autre genre de lettre d'excuse car tous les grumeaux ne sont pas touchés par la connerie de la même manière. Maria était du côté violent et répugnant de la force, alors que là il s'agit d'Armand, un grumeau pénible mais sans le côté "bave du crapeau".

Mise en situation --> Je me promenais dans les couloirs direction la cantoche quand tout à coup Armand m'interpella "Hé Mdam'!" pour me donner ce morceau de papier, le tout sans aucune explication:



"Pour ce petit incident, je vraiment désolé d'avoir jetter des elastiques, cela a été très bète de ma part. Sa ne se reproduira pas. Ne vous inquietez pas ce n'était pas vous que l'on visait on se visait entre nous. Je suis sincèrement désolé d'avoir commis à mal entendu."

Réaction --> Ah bon? des élastiques en cours? merde j'avais rien vu moi... Ah en plus on ne me visait pas, cool de l'apprendre...ce qui est chouette si ils s'entretuent c'est que ça m'en fera moins.


Après je suis allée voir leur PP (Prof Principal) qui m'a expliqué que la classe avait fait ça dans pas mal de cours, et qu'il avait demandé une lettre d'excuse pour tous les profs concernés.

Du coup tu te sens un peu à l'ouest d'apprendre ce genre de chose de cette manière, mais lorsque le grumeau qui t'avait gavé toute l'année se sent tout penaud alors que t'avais rien demandé c'est aussi assez jouissif.


Conclusion: vu les circonstances voilà une lettre d'excuse qui me fait sourire, parfois ça arrive.